Portrait d’une femme masaï : un nouveau portrait du monde dans la série « Paradoxe africain » ! Partons plus à l’est, en Tanzanie où vit la tribu masaï, un peuple d’éleveurs et de guerriers nomades. Ils sont aujourd’hui plus de 300 000 sur tout le territoire tanzanien, néanmoins leur existence est menacée…

Portrait d‘une femme masaï : le symbole d’un peuple en péril

Portrait d‘une femme masaï : le dernier d’un triptyque engagé

Ce portrait clôt une série de trois portraits dessins sur le thème de l’extinction des ethnies africaines. Trois tableaux représentant chacun une ethnie d’Afrique, et utilisant les mêmes procédés graphiques : un sujet au visage triste ou inexpressif contrastant avec un fond monochrome très coloré.

Le message que j’ai voulu faire passer réside dans cette dualité : l’Afrique est une terre de contrastes et d’inégalités, où la misère côtoie la joie de vivre. C’est ces deux facettes que j’ai voulu rassembler au sein de mes tableaux.

Un portrait nostalgique réveillé par le choc thermique des couleurs

Ce portrait met en avant toute la splendeur de la femme masaï. Ses cheveux sont tressées en arrière, retenus par un large bandeau en tissu. Son visage est peint, son cou et son front ornés de colliers de perles. Elle baisse la tête et affiche une expression triste et résignée. Elle semble porter un lourd fardeau… Peut-être est-ce les espoirs de son peuple ou bien le poids des traditions qu’il faut défendre contre le reste du monde ?

Représentée de trois quart, son buste est à peine esquissé : une épaule émerge du néant et le reste disparaît dans un halo blanc. La jeune femme semble s’évaporer dans un nuage de poudre, tel un songe ou une apparition éphémère. Est-ce une réalité ou une vision fantasmée ? Ce tableau évoque le rêve de l’Afrique mais également la fragilité de ces tribus et de leurs traditions qui se perdent dans une Afrique menacée par la mondialisation. En effet cette jeune femme incarne le dernier souffle d’une culture mourante.

Le bleu qui entoure cette apparition évoque la nuit, métaphore funeste de l’extinction qui menace le peuple masaï. La couleur froide prend le dessus sur les couleurs chaudes, créant ainsi un contraste net entre le sujet et le fond.

Des couleurs saturées et des effets de textures

J’ai une fois de plus utilisé l’acrylique pour ses couleurs vives si caractéristiques de l’Afrique. Les effets de textures sont obtenus grâce au papier aquarelle et à l’éponge pour créer cette dépigmentation, cet effet de fondu et d’effritement autour du personnage. L’acrylique donne au visage davantage de contraste qu’une autre technique et permet de donner vie à la peau veloutée de cette jeune femme si belle dans sa mélancolie.