Après Portrait d’une femme himba, retour en Namibie avec le portrait dessin d’une petite fille himba aux cheveux tressés. Inspiré d’un cliché du photographe français Eric Lafforgue, ce portrait chaud et tout en contraste révèle une fois de plus toute l’esthétique de ce peuple d’Afrique du sud-ouest.
Portrait dessin d’une petite fille himba avec des tresses
La photo d’une fillette himba prise par Eric Lafforgue
Continuant ma collection de portraits de grands photographes, j’ai pioché dans la galerie d’Eric Lafforgue cette belle photo d’une fillette regardant l’horizon de ses jolis yeux noirs. À l’origine directeur général adjoint pour une société de téléphones mobiles, ce dernier est devenu photographe de voyage en 2006 suite à l’incroyable succès de ses photos. Il a voyagé dans de nombreux pays : Éthiopie, Kenya, Syrie, Jordanie, Iran, Afghanistan, Inde, Chine, Thaïlande… Ici en Namibie, c’est sur les Himbas qu’il a braqué son objectif, un peuple de bergers nomades à la peau rouge ocre et à l’apparence très spécifique. Eric Lafforgue ne « vole » pas ses clichés, il aime que ces derniers soient le fruit d’une réelle complicité avec ses modèles, qu’il crée en discutant avec eux et en apprenant à les connaître.
La photo de cette petite fille a été prise légèrement en contre-plongée. Un ciel bleu intense et sans horizon fait office de décors pour ce portrait solennel. La petite à l’air sérieux et le regard lointain, ce qui lui donne beaucoup de charisme pour son jeune âge.
Le portrait dessin d’une petite fille coquette aux cheveux tressés
Dans la culture himba la coquetterie est de mise ! En effet les femmes passent plusieurs heures chaque matin à se rendre aussi belles que possible. Elles doivent la couleur acajou de leur peau à la poudre d’hématite, une pierre locale de couleur rouge. Outre les lourds colliers qu’elles portent dès le plus jeune âge autour du cou, les coiffures sont très importante puisqu’elles sont un indicateur de statut. Chacune signifie quelque chose et porte donc un nom différent. Les femmes se tressent d’abord les cheveux avant de les enduire avec une mixture ocre appelée « otjize ». Avant la puberté, les filles n’ont droit qu’à deux tresses, comme c’est le cas pour cette petite fille. Elle porte également un gros collier en cuir cousu de perles et de coquillages. Autant de coquetterie est surprenant pour une si petite fille mais dans chez les Himbas, les traditions se portent avec fierté ! Il faut bien, pour les faire perdurer…
Un dessin sombre aux couleurs chaudes, tout en contraste
Pour faire ressortir ces tons ocres très saturés, si caractéristiques de la beauté des femmes himba, j’ai opté pour un papier noir. En effet le fond noir contraste bien avec les couleurs chaudes du dessin tout en conservant leur douceur, là où un papier blanc les aurait rendues trop criardes. Outre les couleurs, j’ai tenu également à utiliser des textures de crayons qui retranscrivent au plus prêt les matières du portrait : la peau lisse et douce de l’enfant, son aspect presque poudreux, le touché rêche des cheveux crépus et du cuir … Pour cela j’ai choisi de réaliser mon dessin à la sanguine, au sépia et à la craie. Ces techniques mélangées présentent l’avantage d’être totalement compatibles ; elles se superposent, se fondent facilement et ont la même granularité sur le papier. Elles permettent d’obtenir des effets différents (granuleux ou lisse selon qu’on estompe ou pas) tout en offrant un rendu harmonieux et cohérent. Si la sanguine évoque si bien la teinte de peau des Himbas, c’est qu’elle est à l’origine produite à partir d’hématite, cette même pierre qu’utilisent les femmes pour s’enduire le corps et se protéger ainsi des rayons du soleil.