Retour en Polynésie avec cette fois un nouveau regard de photographe. Après la collection sombre et élégante inspirée par François Nars (Jeune tahitienne mélancolique, Petite fille tahitienne dans la lumière et Jeune Maori à la couronne) voici le portrait dessin d’une petite fille de Bora Bora à la fleur de Tiaré, photographiée par Art Wolfe et réinterprétée à l’aquarelle.
Portrait dessin d’une petite fille de Bora Bora à la fleur de Tiaré
Le portrait d’une petite fille photographiée à Bora Bora par Art Wolfe
Art Wolfe est un célèbre photographe américain. Ses portraits et ses photos de paysages montrent toute la beauté du monde et sont de véritables arguments dans sa lutte pour la préservation des peuples et de l’environnement. Le photographe engagé est très relayé par la presse et les médias. Il a entre autres réalisé des émissions comme Travels to the edge ainsi que des clichés pour des magazines comme GEO ou Terre sauvage.
Ici en Polynésie, sur l’île de Bora Bora il a photographié cette petite fille toute vêtue de blanc, à la beauté pure et virginale. A l’origine, elle n’était pas le seul sujet de la photo, entourée d’une vieille dame et d’une autre enfant de son âge. J’ai voulu en faire la star de ce portrait et « l’habiller » du cadre naturel et paradisiaque dans lequel elle vit. J’ai donc conservé les feuillages exotiques du fond je l’y est intégrée de manière harmonieuse pour mieux la mettre en scène.
Le portait dessin d’une fillette avec une fleur de Tiaré, entourée par la nature
Ce portrait est celui d’une fillette d’une dizaine d’années dans un écrin de nature sauvage. Son visage est d’une grande beauté bien qu’elle ne sourit guère. La petite a la peau cuivrée des polynésiens mais ses traits sont d’une grande finesse. Sa bouche est rose et pulpeuse et ses yeux en amandes cerclés d’épais cils noirs. Ses cheveux bruns et lisses, aux reflets acajou comme ses yeux, sont attachés en queue de cheval et lui tombent sur l’épaule. Elle est vêtue intégralement de blanc : un débardeur blanc et une fleur blanche au dessus de son oreille droite, qui font ressortir ses dents à l’émail éclatant. La beauté de l’enfant est mise en évidence par le plus simple des artifices : une fleur de Tiaré, emblème de la Polynésie. La bouche entre-ouverte et les yeux mi-clos, la fillette a l’air ensommeillé et cela ajoute à l’ambiance paisible et languissante des îles, où la chaleur moite et le parfum enivrant de l’océan vous plonge dans un rêve éveillé. Derrière elle, la lumière perse à travers les feuillages dentelés et verdoyants de palmiers. Cette lumière laisse place à notre imaginaire, on imagine aisément une plage de sable blanc et l’océan turquoise comme seul horizon…
Un dessin aux couleurs des îles réalisé au crayon graphite et à l’aquarelle
Après une longue pause avec mes pinceaux, je me suis remise à l’aquarelle. Cette technique de peinture à l’eau m’a paru la plus adaptée pour une ambiance océanique. De plus j’aime particulièrement les fondus de feuillages qu’elle permet de faire. Cela permet de garder le fond flouté et d’attirer ainsi l’attention sur le sujet, plus net (comme je l’ai fait pour le Portrait d’un jeune garçon Papou). J’ai d’abord posé les bases du portrait au crayon graphite puis je l’ai colorisé avant de réaliser le fond directement à l’aquarelle. Les feuilles des palmiers s’entremêlent dans un fondu de nuances allant du vert émeraude au jaune d’or et suggèrent une forêt dense et sauvage. J’ai volontairement peu diluée la peinture afin d’obtenir des nuances très intenses de vert et ainsi rendre cette nature luxuriante très présente au sein du portrait. Qui plus est, cela contraste encore mieux avec la peau mate de la petite fille et le blanc de sa tenue. Pour donner encore davantage de contraste et de netteté à l’avant-plan, j’ai repassé les yeux et les cheveux de l’enfant au stylo noir.