Ce portrait dessin de deux petites filles tibétaines a été réalisé à partir d’une photo de Phil Borges, photographe de portraits américain. Engagé pour les droits de l’Homme, il voyage en Éthiopie, au Kenya et au Tibet, où il lutte pour la préservation des cultures et des traditions. Un portrait émouvant d’une apparente légèreté, mais qui cache une situation tragique !

Portrait dessiné de deux petites filles tibétaines

Une photo de deux petites filles tibétaines prise par Phil Borges

Cette photo a été prise par Phil Borges à Ladakh, une région montagneuse située tout au nord de l’Inde et aussi appelée « Petit Tibet ». Il y a photographié ces petites filles prénommées Jigme et Sonam, âgées de huit ans et de dix-huit mois. Avec leur famille nomade, les deux sœurs sont descendues des régions montagneuse de l’Himalaya pour rejoindre leur camp d’hiver sur le plateau tibétain.
Je trouve les photos de Phil Borges très émouvantes. Elles sont empreintes de clarté et d’une grande douceur. En effet les clichés du photographe sont très pâles et faiblement saturés. Les couleurs sont toujours dans les tons blanc, gris et beige. Il s’en dégage une sensibilité tangible qui montre bien le côté fragile et éphémère de ces peuples menacés de disparaître.

Un portrait d’enfants très émouvant et expressif

Le dessin représente deux petites filles tibétaines marchant dans une steppe. L’aînée porte sa petite sœur sur son dos, emmitouflée dans une épaisse couverture. Les enfants sont vêtus de vêtements chauds qui les protègent de la dureté du climat. Les cheveux de la plus âgée sont ébouriffés par le vent qui balaye la plaine. Derrière elles, les nuages éphémères passent et s’étiolent, métaphore des peuples et des cultures qui s’éteignent.
La fillette est très expressive. Elle nous regarde interloquée tandis que sa petite sœur ne semble pas nous prêter attention. Les visages des enfants affichent leur innocence et leur étonnement face à une situation qu’ils ne comprennent pas. Leur inconscience est touchante. Malgré tout, on peut lire une certaine tristesse sur le visage de l’aînée, comme si elle présentait les bouleversements à venir. La petite sœur qu’elle porte dans son dos devient un fardeau bien plus lourd que le corps lui-même : elle représente le poids de la menace qui pèse sur elles. Double menace avec d’une part l’occupation abusive de leurs terres par la grande puissance chinoise, qui déforeste et construit des barrages sur les fleuves, et d’autre part le réchauffement climatique dont les effets sont considérables au Tibet. En effet, la région a connu une augmentation de température trois fois plus élevée que la moyenne mondiale, entraînant la fonte des grands glaciers tibétains. Ces glaciers alimentent les plus grands fleuves d’Asie et constituent une ressource primordiale en eau pour des millions de personnes !
Un lien très fort unit les deux petites filles tibétaines. Au-delà du lien familial, elles sont reliées par le fil d’un destin commun. Dans cet avenir incertain, elles devront grandir ensemble et s’entraider pour que leur peuple et leur culture continuent de vivre. On ne peut être qu’attendri devant ce portrait émouvant et plein de douceur.

Un dessin à l’aquarelle pour plus de douceur et de légèreté

Les photos de Phil Borges sont presque en noir et blanc. Seuls les visages conservent un peu de couleur, le paysage, lui, est comme délavé. Cela donne une dimension nostalgique. Ces couleurs passées symbolisent la vie qui s’en va et la pâleur des photos donnent l’impression que l’image va finir par s’effacer entièrement. Pour conserver cet effet, j’ai utilisé des teintes très pâles à l’aquarelle. J’ai d’abord réalisé mon dessin au crayon, en veillant à ne pas abuser des contrastes pour garder de la douceur dans le rendu. J’ai ensuite passé un lavis gris clair sur les vêtements et les cheveux. J’ai réalisé le fond paysagé de manière très suggérée, directement à l’aquarelle. J’y ai laissé des zones blanches pour évoquer les nuages et apporter de la lumière. Quelques touches plus colorées sont ensuite venues relever le dessin par endroits : des nuances de bleu infusées dans le lavis du ciel et un beige clair pour donner vie et relief aux visages. Cette technique m’a permis de conserver la douceur et de retransmettre la sensation de légèreté émanant de la photo.

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